
La drave

Bâtie autour du tableau majeur de Tom Thomson (collection du Musée d’art de Guelph) auquel elle doit son nom, l’exposition La drave met en lumière la complexité de la représentation du paysage, particulièrement en ce qui a trait à la terre et à sa transformation par l’industrie au Canada. Dans La drave (1916-1917), qui est considérée comme l’une de ses oeuvres majeures, Thomson représente des activités d’exploitation forestière dans le parc Algonquin. Il s’agit de l’un des sujets de prédilection de l’artiste, qui a souvent été éclipsé par ses tableaux montrant des paysages intacts en apparence. En réalité, l’exploitation forestière est une industrie qui a fortement façonné les reliefs rendus célèbres par Thomson, ce qui place ces paysages dans la catégorie postindustrielle, et non dans celle de la nature inviolée, contrairement à ce que beaucoup pensent.
La drave offre aussi un prisme pour examiner et replacer dans leur contexte des oeuvres comme les tableaux du lac Supérieur de Lawren Harris, les représentations de villages miniers d’Alexander Young Jackson ainsi que les scènes et les vues rendues accessibles par le chemin de fer de James Edward Hervey MacDonald. Situant le tableau de Thomson et les oeuvres du Groupe des Sept par rapport à celles d’autres artistes autochtones et canadiens, l’exposition raconte les effets de la colonisation et l’évolution des liens à la terre par l’intermédiaire de réponses créatives qui prônent la durabilité écologique et la justice environnementale.
Conçue par Shauna McCabe et Brian Meehan, La drave est organisée par le Musée d’art de Guelph avec le soutien du ministère du Patrimoine canadien (gouvernement du Canada) ainsi que du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de l’Ontario. Cette exposition itinérante est présentée en collaboration avec le Musée d’art du Centre de la Confédération, le Musée London et la galerie d’art de Thunder Bay.