
Entrée du Musée : Ronald Bloore, Eleanor King et Paul Griffin

Ronald Bloore
En 1965, le peintre canadien Ronald Bloore a offert de créer une murale pour décorer les murs du Centre des arts de la Confédération nouvellement construit. Bloore a terminé son œuvre en 1967. Elle se compose d’onze panneaux de Masonite recouverts de peinture à l’huile blanche qui couvrent tout le spectre des blancs, du froid au chaud, du fini mat ou luisant et des textures lisses à hautement texturées. Les divers tons et textures jumelés à la lumière extérieure changeante créent une murale qui, selon Bloore, semblerait « toujours vivante et mouvante ».
En 2018, Elizabeth Jablonski, conservatrice de peinture de la Nouvelle-Écosse, qui a effectué les travaux de conservation de la murale avec l’aide de la technicienne en conservation du Musée d’art du Centre de la Confédération, Jill McRae. Fissures et pertes ont été consolidées; on a fait des essais sur de petites surfaces pour formuler la solution nettoyante appropriée, et celles qui ne pouvaient pas être nettoyées sans problèmes ont été recouvertes de résine d’archives et a fait appel à la technique d’inpainting pour les assortir à la couleur et au fini de la peinture avoisinante.
La murale a été réinstallée en mai 2019 et elle interagit de nouveau avec l’architecture et la lumière, « réfléchissant quelque chose de l’extérieur vers l’intérieur ». La lumière changeante et balayante qui provient du puits de lumière situé au-dessus fait clairement ressortir les plans de lignes et de structure de l’œuvre de Bloore, mettant Blanc sur blanc sous son plus beau jour.
Eleanor King
La murale monumentale d’Eleanor King marie diverses sources visuelles et divers discours. Tirée au départ d’images par satellite de Google, cette murale porte sur notre relation avec la terre, avec son occupation, son utilisation et son histoire; elle porte aussi sur la manière dont nous contrôlons, étudions et comprenons les motifs qui sont en surface. Dans Émeraude, elle traduit l’Île-du-Prince-Édouard rurale en une peinture abstraite Hard Edge. Le choix de couleur de King est fondé à la fois sur des décisions esthétiques et à la fois sur les noms des couleurs de cette marque qui font allusion à la marchandisation de la culture ainsi qu’aux réalités historiques et politiques sous-jacentes à la façon dont nous visualisons la terre.
Paul Griffin
L’œuvre Léviathan posait le défi conceptuel et physique suivant : combiner un élément naturel, soit un grand et lourd tronc d’orme en fourche et un matériau industriel, soit des clous de toiture galvanisés, et créer ce que l’artiste décrit comme « un genre d’hybride; une machine organique. » Le titre, Léviathan, lui est venu une fois l’œuvre terminée, et il fait allusion à la créature marine effrayante mentionnée dans la Bible (Job 41). Un arbre galvanisé peut-il incarner et la beauté de la nature et les conséquences contradictoires de nos gestes sur les écosystèmes?